Tous les êtres humains
naissent libres et
égaux
en dignité et
en droits.

Déclaration universelle des droits de l’homme, 1948, article 1

11 avril 2020 – 75e anniversaire
de la libération des camps de concentration de
Buchenwald et Mittelbau-Dora

75 ans après

Déclaration de Thuringe

Préserver la responsabilité historique —
Défendre la démocratie et les droits humains

Déclaration de Thuringe à l’occasion du 75e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis de Buchenwald et Mittelbau-Dora, le 11 avril 1945

Bien que 75 ans se soient écoulés depuis la libération, l’inhumanité et les crimes de l’Allemagne nazie sont toujours présents dans nos mémoires. Nous rendons hommage à tous ceux qui ont résisté. Nous accordons un vif intérêt à l’histoire et à la souffrance des millions de personnes qui ont été privées de leurs droits, humiliées, marginalisées, dépouillées et assassinées par les nazis, d’abord en Allemagne puis dans les pays occupés par le « Troisième Reich » : en premier lieu les Juifs allemands et européens, mais aussi les Sinti et les Roms, les malades et les handicapés, les homosexuels, les Témoins de Jéhovah, les personnes socialement discriminées et tous ceux qui ont été contraints au travail forcé dans l’Europe occupée, déportés sur le territoire du Reich ou encore victimes de crimes commis pendant l’occupation et la guerre. 

Nous sommes conscients que le mépris de la démocratie et des droits humains, l’antisémitisme, le racisme, les préjugés sociaux et culturels, la mégalomanie ethnique et nationaliste, la cupidité et la volonté d’exploitation figurent parmi les causes des crimes et que ces motivations étaient partagées par de nombreux Allemands à l’époque. Nous savons et prenons au sérieux le fait que l’Allemagne ne s’est pas libérée du nazisme de son propre chef, que beaucoup de crimes sont restés impunis et que trop d’auteurs et de complices ont pu continuer à vivre après 1945 comme si de rien n’était. Nous sommes conscients que l’instauration et la consolidation de la démocratie en République fédérale d’Allemagne reposent notamment sur un examen autocritique des atrocités qui l’ont précédée. On ne peut pas tout simplement tourner la page.

Pour nous, l’une des leçons de l’Histoire est la certitude qu’une constitution démocratique qui protège la dignité humaine et une séparation efficace des pouvoirs constituent le fondement d’un État de droit libéral. Sans cela, l’État et la démocratie s’effondrent. Aujourd’hui, cependant, le radicalisme de droite et l’autoritarisme ont le vent en poupe, tout comme la logique de supériorité nationale, le nationalisme et l’affaiblissement de l’unité européenne. Dans le monde entier, la délimitation entre les pouvoirs s’estompent, les droits fondamentaux sont menacés ou ont déjà été abrogés. Le racisme et l’antisémitisme se propagent ouvertement et conduisent à des actes de violence en Allemagne également, ce qui aurait été impensable il y a quelques années encore. À la lumière de la mémoire historique, il apparaît clairement que les poisons dévastateurs d’hier sont une fois de plus salués comme la panacée. 

Malgré l’expérience du nazisme, les droits humains, la démocratie et la liberté ne sont malheureusement pas une évidence. Ils doivent être défendus, encore et toujours. C’est pour cela que nous nous engageons.

La signature de la déclaration en ligne est terminée et n'est plus possible.

Signataires initiaux

Bodo Ramelow
Ministre-président de l’État libre de Thuringe

Birgit Keller
Présidente du Parlement du Land de Thuringe

Dr. h.c. Stefan Kaufmann
Président de la Cour constitutionnelle de Thuringe

Éva Fahidi-Pusztai, Budapest
Vice-Président de la Hongrie du Comité International de
Buchenwald-Dora et Kommandos

Naftali Fürst, Haifa
Vice-Président de l´Israel du Comité International de
Buchenwald-Dora et Kommandos

Ivan Ivanji, Belgrade
Ecrivain, diplomate, survivant des camps de concentration
Auschwitz et Buchenwald

Signataires

Prof. Dr. Volkhard Knigge
Direktor der Stiftung Gedenkstätten Buchenwald und Mittelbau-Dora

Prof. Monika Grütters MdB
Staatsministerin für Kultur und Medien

Prof. Dr. Benjamin-Immanuel Hoff
Chef der Staatskanzlei und Thüringer Minister für Kultur, Bundes- und Europaangelegenheiten sowie Stiftungsratsvorsitzender

Prof. Dr. José Brunner
Professor Emeritus, Tel Aviv University und Enkel von Max Brunner, ehemaliger Buchenwald-Häftling

Prof. Dr. Norbert Frei
Vorsitzender des Wissenschaftlichen Kuratoriums der Stiftung Gedenkstätten Buchenwald und Mittelbau-Dora

tous les signataires