Buchenwald est une blessure à vif dans notre histoire. Une plaie qui saigne éternellement. Nous nous souvenons des vieux crimes pour en empêcher de nouveaux.
Rayk Anders
auteur et blogueur
Buchenwald fait partie d’une culture mémorielle vivante, aux vastes effets. J’enseigne actuellement au Zimbabwe où j’ai fait aujourd’hui une conférence sur l’activité mémorielle collective autour des camps de concentration et d’extermination nazis en Allemagne. Dans la discussion qui a suivi, mes auditrices et auditeurs zimbabwéen∙nes ont exprimé le vœu d’avoir un jour une culture mémorielle aussi vivante, équilibrée et refusant toute euphémisation. Les victimes de la colonisation et du régime de Mugabe ne peuvent pas s’exprimer ici, il n’existe aucun projet de témoignage oral et encore moins de reconnaissance des victimes. Le monde ne se remettra jamais de l’essence allemande. Pourtant, il est non seulement impossible de se priver de la mise en valeur des sites commémoratifs, mais il est aussi utile de regarder ailleurs dans le monde pour comprendre à quel point cette culture mémorielle peut être une aide et une motivation. Faire prendre un virage radical à cette politique serait également une catastrophe pour les victimes des massacres des Ndébélés et les personnes qui les étudient.Am deutschen Wesen wird die Welt nie wieder genesen. Auf die Akzentsetzungen seiner Gedenkstätten kann man aber nicht nur nicht verzichten, sondern darf sich ruhig mal in besagter Welt umhören, wie unterstützend und motivierend diese Erinnerungskultur sein kann. Sie um 180 Grad zu wenden, wäre eine Katastrophe auch für die Opfer und Aufarbeiter*innen des Matabeleland Massakers.
Dr. Bruno Arich-Gerz
chercheur en littérature et médias à l’université de Wuppertal.
Nous observons aujourd’hui une résurgence d’idéologies xénophobes en Allemagne. Buchenwald est un lieu de rencontre et symbolise tout ce pour quoi nous nous engageons activement en tant qu’antifascistes et démocrates : une société solidaire et valorisant les droits humains.
Romy Arnold
directrice de projet de Mobile Beratung in Thüringen (Consultation mobile en Thuringe)
Pour moi, Buchenwald est le lieu où s’entremêlent deuil, colère, perplexité et confiance. Le deuil des souffrances innombrables infligées à d’innombrables personnes. Colère également contre moi qui ai longtemps relativisé et/ou nié ces crimes. Perplexité face à la manière dont nous devons agir face à la résurgence des idéologies d’extrême droite. Mais aussi confiance : des jeunes qui s’intéressent avec grande empathie au quotidien des détenus, et même des gens comme moi qui ont longtemps été du côté de l’idéologie des criminels, ne rencontrent pas le rejet à Buchenwald. Ici on ne combat pas les humains, mais l’oubli.
Felix Benneckenstein
ancien néonazi qui aide d’autres néonazis à décrocher pour l’Initiative EXIT-Deutschland
Buchenwald est à la fois mémoire et mise en garde et nous exhorte à faire preuve de droiture dans nos vies. À défendre notre démocratie fragile et les droits humains contre ceux qui les méprisent, les bafouent ou les piétinent. »
Iris Berben
actrice
Le mémorial de Buchenwald est à la fois un lieu de mémoire, un site commémoratif et un lieu pédagogique. Pour que nous ne puissions jamais oublier ceux qui ont perdu la vie ici ; que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour que les êtres humains ne se fassent plus jamais ce qu’ils se sont fait ici ; que nous préservions les connaissances acquises sur ce qu’il s’est passé ici et que nous les transmettions à nos enfants – c’est pour cela que le mémorial est important. Hier comme aujourd’hui, il est impossible de faire abstraction de Buchenwald !
Jan Böhmermann
satiriste, journaliste et présentateur de télévision
Prof. Dr. Włodzimierz Borodziej
historien du temps présent, Varsovie
Le complexe concentrationnaire de Mittelbau-Dora et ses camps annexes ont été libérés il y a 75 ans. La libération de l’un des pires enfers qui aient jamais existé sur cette terre est aussi le moment de commémorer tous ceux qui n’ont pu réchapper de cette géhenne. Je suis profondément attristé à l’idée que les commémorations à Dora, où de nombreux invités seraient venus de l’étranger, aient dû être annulées. Et sans doute parmi eux des survivants, pour qui cela aurait été la dernière occasion de se rendre sur ce site.
Kai Buchmann
maire de Nordhausen
Les périodes de pandémie – virale comme politique – exigent des signes de fermeté démocratique. Commémorer la victoire sur le nazisme et la libération de lieux de terreur tels que Buchenwald et Mittelbau-Dora il y a 75 ans de cela signifie aujourd’hui notamment de combattre le populisme rampant de droite et l’extrême droite avec le pouvoir et les moyens de la société libérale.
Prof. Dr. Norbert Frei
chaire d’histoire contemporaine et du temps présent à l’Université Friedrich Schiller d’Iéna
Aujourd’hui, Mittelbau-Dora est pour moi un lieu d’engagement en faveur de la démocratie et de l’humanité, de l’État de droit et de la solidarité. Des gens ont été enfermés et assassinés par des criminels dans les camps du complexe concentrationnaire de Mittelbau-Dora et beaucoup d’autres personnes ont regardé faire, en ont tiré profit ou y ont participé. Parce que je souhaite vivre aujourd’hui dans une société qui a tiré les leçons de ces crimes et qui prend position contre le racisme, l’exclusion et l’intolérance, je m’engage.
Katharina Friedek
présidente de Jugend für Dora e.V. (La jeunesse pour Dora)
Prof. Dr. Jörg Ganzenmüller
président du conseil d’administration de la fondation Ettersberg
Buchenwald est une grande plaie douloureuse dans les histoires familiales de ceux qui y ont trouvé la mort ou qui ont réchappé à grand-peine du camp, dans l’histoire de la ville et de notre pays ; une plaie, aussi, dans le paysage. Jamais cette plaie ne guérira, au mieux cicatrisera-t-elle avec le temps, avec chaque visite, chaque commémoration. Et la douleur de la plaie demeure et il ne doit pas en être autrement.
Timo Gothe
prêtre de la paroisse du Sacré-Cœur de Weimar
En ce 75e anniversaire de la libération du camp de concentration de Mittelbau-Dora, il est plus important que jamais d’organiser une commémoration d’une grande dignité. Les rencontres individuelles si précieuses avec des survivants ne peuvent pas avoir lieu à cause de la pandémie du coronavirus. Il est ainsi d’autant plus crucial de sensibiliser l’opinion publique à cet anniversaire, de commémorer les victimes, de se souvenir, de mettre en garde et de nous mobiliser en faveur d’une société ouverte et démocratique.
Matthias Jendricke
préfet du Landkreis Nordhausen
Toute libération est une rédemption, mais aucune d’entre elles n’est synonyme de rédemption totale et par conséquent toute libération implique une mission. Les libérations des camps de concentration sont bien documentées, on a beaucoup raconté, discuté ou écrit sur les effets désastreux. Je considère que ma mission consiste à écouter et comprendre à chaque fois un peu plus les victimes des camps et leurs descendants, afin de contribuer à apaiser leurs souffrances dans le dialogue et à lutter avec grande vigilance contre une répétition de l’histoire qui déjà s’esquisse.
Daniel Klajner
directeur du théâtre de Nordhausen
Pour développer une culture mémorielle à l’échelle internationale – et tout particulièrement en Allemagne – nous avons besoin de lieux authentiques. À partir du moment où l’on ne peut plus poser de questions aux témoins de l’époque, nous avons besoin d’une présentation et d’une médiation culturelle précises et de la possibilité de comprendre de façon sensible les lieux historiques importants.
Peter Kleine
maire de Weimar
Je suis venu à Buchenwald dans les années 1980 avec l’association jeunesse ‘Aktion Sühnezeichen’, j’ai pu discuter avec des témoins de l’époque et j’ai vécu beaucoup de choses émouvantes. Plus tard, s’y est ajoutée la découverte de ce qui s’était passé dans le camp spécial 2. Il est impossible de comptabiliser les souffrances. Le 75e anniversaire de la libération de Buchenwald nous y exhorte : résistez à la tyrannie et à la répression dès leur apparition !
Friedrich Kramer
évêque de l’Église évangélique d’Allemagne centrale
Buchenwald nous prouve dans quel enfer ont été poussées les victimes du régime nazi et dans quel abîme de cruauté les auteurs, épris de leur propre inhumanité, se sont vautrés. Des lieux tels que Buchenwald nous incitent aussi à frapper d’anathème les forces qui veulent relativiser l’humanité. La devise « Combattez le mal dès son apparition » – nous le voyons très clairement ces jours-ci – est atrocement d’actualité.
Stephan J. Kramer
président de l’Office de la protection de la Constitution pour la Thuringe
Nous allons accepter le legs des personnes assassinées et des survivants et, avant tout, le conserver. Nous le faisons pour les anciens détenus qui ne sont plus en mesure de participer aux cérémonies commémoratives et bien évidemment aussi pour les générations futures.
Jutta Krauth
première adjointe et ancienne maire de Nordhausen
Se souvenir de la libération des camps de concentration n’est pas un rituel, mais une mise en garde et une mission pour l’avenir. Une mise en garde nous montrant où mène une idéologie völkisch (ethno-raciale) qui trie les gens en fonction de leur religion, origine, sexe et ascendance, les traite comme des étrangers et les exclut. Une mission, car cette pensée ne doit jamais reprendre pied en Allemagne. C’est précisément à ce danger que nous sommes aujourd’hui confrontés – avec l’AfD et tout particulièrement les membres de sa dite Aile (Flügel) évoluant autour de Björn Höcke, qui veut détruire de l’intérieur notre démocratie en s’appuyant sur ses conceptions racistes. La Thuringe en est la preuve. À raison, l’Aile est surveillée par l’Office fédéral de protection de la Constitution. Les tribunaux ont jugé que l’on était en droit de traiter Höcke de « fasciste ». Et c’est pour cela que le souvenir ne nous enjoint qu’une seule mission : rejeter clairement toute forme de coopération ou collaboration avec l’AfD. Refuser catégoriquement cette pensée avilissant l’être humain. Ces incendiaires en habits de communiants.
Sabine Leutheusser-Schnarrenberger
ancienne ministre fédérale de la Justice, présidente de la fondation Friedrich Naumann
Buchenwald est un signal d’avertissement fondamental qui est aujourd’hui plus essentiel que jamais à mesure que l’on s’éloigne de l’époque où les nazis ont perpétré leurs crimes contre l’humanité. L’appel « Plus jamais ! » ne doit pas se vider de son sens – la vigilance, l’engagement et la solidarité de tous sont requis, aujourd’hui et à l’avenir.
Dr. Ulrike Lorenz
présidente de la Klassik Stiftung Weimar (Fondation culturelle de Weimar)
Les journées commémoratives comme celles de Buchenwald sont des jours de deuil et de honte. Mais ce sont aussi des journées d’espérance. Elles renforcent notre résolution à combattre le mal dès son apparition et à préserver et défendre l’intangibilité de la dignité de tous les êtres humains. Maintenant et pour toujours.
Franz Müntefering
ancien vice-chancelier et président honoraire de l’Arbeiter-Samariter-Bund (Union des ouvriers samaritains)
Pour moi qui suis Thuringien, Buchenwald est synonyme de tyrannie nazie, d’idéologie perfide et de souffrance infinie. Le complexe concentrationnaire est un témoignage architectural d’une mécanique de répression et d’extermination inimaginable, qui a pu se dérouler juste à côté du lieu de naissance de la première république allemande qui lui a donné son nom. Aussi Buchenwald n’est pas seulement un lieu chargé d’histoire, mais un connecteur entre le passé et le présent qui nous met en garde, et qui, grâce au travail pédagogique, politique et scientifique exceptionnel du Mémorial aura également une signification importante pour les générations futures. Conjointement, Buchenwald est d’une certaine façon un lieu de triomphe. Les anciens détenus, qui aujourd’hui encore, 75 ans après la libération du camp et la fin de la guerre, viennent dans le camp pour le visiter ou assister à des cérémonies commémoratives nous envoient un signal fondamental : ils ont survécu, ils ont survécu à ÇA. Et ils peuvent témoigner de ce qu’ils ont vécu dans le camp.
André Neumann
maire d’Altenburg
Les mémoriaux de Buchenwald et de Mittelbau-Dora sont pour moi des lieux d’exhortation, dans lesquels la démocratie, la compassion et la tolérance doivent être plus fortes que l’inhumanité, le nationalisme et l’antisémitisme. Ils sont à mes yeux également là pour nous dire que l’on n’a pas le droit de refouler ou de déformer les faits historiques ».
Dr. Ulrich Neymeyr
évêque d’Erfurt
Buchenwald est pour moi un avertissement : cela peut arriver de nouveau si l’on se refuse à voir ce que chacun pouvait voir hier et peut voir aujourd’hui. Si l’on se refuse à voir à quel point les militants d’extrême droite propagent et exercent une nouvelle violence, en pérorant sur une prétendue légitime défense et en arguant qu’on perd des « éléments du peuple », à l’image de Höcke. Si l’on se refuse à voir comment, par le biais d’une tolérance mal placée, ces pensées deviennent dicibles, puis réalisables. Non pas parce que l’extrême droite est actuellement forte, mais parce que certains démocrates sont trop égoïstes ou ignorants pour lutter contre le danger venant de la droite, qui s’enracine hier comme aujourd’hui dans les classes moyennes de la société. Ceux qui, 75 ans après la libération de Buchenwald, aident l’extrême droite à être présentable et à conquérir le pouvoir agissent avec une morale encore plus condamnable que ceux dont les actes ont autrefois abouti à la guerre et à l’extermination d’êtres humains. Car l’histoire a appris à l’électeur et aux lèche-bottes d’aujourd’hui jusqu’où leurs actions peuvent mener.
Dr. Matthias Quent
directeur de l’Institut für Demokratie und Zivilgesellschaft Jena (Institut de démocratie et de la société civile d’Iéna)
Il y a 75 ans, des soldats de l’armée américaine libéraient le camp de concentration de Buchenwald. Aujourd’hui, Buchenwald est devenu un symbole de la rupture de civilisation qu’a représenté le génocide de 500 000 Sinti et Roms. Se souvenir de ces crimes contre l’humanité sans égal signifie aussi toujours assumer une responsabilité pour le présent et n’a rien à voir avec une transmission de culpabilité aux générations suivantes. Aujourd’hui tout particulièrement, à l’heure où des populistes de droite essaient de diviser notre société et où des pensées antitsiganes, antisémites et racistes se transforment à nouveau en actes de violence, nous avons tous l’obligation d’assumer nos responsabilités en défendant l’État de droit et notre démocratie, qui nous a apporté plus de 70 ans de paix à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières.
Romani Rose
président du Zentralrat Deutscher Sinti und Roma (Conseil central des Sinti et Roms allemands)
Buchenwald – lieu de la Shoah, dans lequel l’homme est devenu un loup pour l’homme. Aujourd’hui Buchenwald est un aiguillon et une mise en garde : combattez le mal dès son apparition – n’autorisons pas que des pensées völkisch (ethno-raciales) revêtent des habits présentables et intervenons quand des gens sont tyrannisés, harcelés et persécutés – au beau milieu d’entre nous.
Annette Schavan
ancienne ministre fédérale, présidente du conseil d’administration de la fondation Erinnerung, Verantwortung und Zukunft (Mémoire, responsabilité et avenir)
Lorsque le camp de concentration de Buchenwald a été libéré il y a 75 ans, les survivants ont prêté serment lors d’une cérémonie funèbre organisée le 19 avril 1945 en l’honneur de leurs codétenus assassinés : « l’écrasement définitif du nazisme est notre tâche. Notre idéal est la construction d’un monde nouveau dans la paix et la liberté. Nous le devons à nos camarades tués et à leurs familles. » Cette responsabilité morale doit rester un consensus incontournable de la société allemande. Elle comprend en premier lieu l’obligation inéluctable de mener une réflexion critique sur sa propre histoire et de s’engager avec courage et intégrité pour la démocratie, la liberté et les droits humains universels.
Carsten Schneider
député au Bundestag, premier secrétaire du groupe parlementaire SPD
1945 : la libération du camp de concentration de Buchenwald annonce la victoire prochaine sur la terreur nazie. Les survivants font le serment d’écraser définitivement le nazisme. 75 ans plus tard : l’AfD relativise les crimes nazis. La section thuringienne de ce parti bafoue et se moque des règles démocratiques, et tranche l’élection du ministre-président, que les contestations dans les rues de Thuringe contraignent ensuite à la démission. La mise en garde des rescapés de Buchenwald triomphe sur l’oubli de l’histoire, l’indifférence et l’extrême droite.
Prof. Dr. Reinhard Schramm
président du conseil d’administration de la Jüdische Landesgemeinde Thüringen (Communauté juive de Thuringe)
À cause de mon histoire familiale, Buchenwald aura toujours une signification particulière pour moi : mon père et mon grand-père ont été internés ici dans le camp de concentration. Quand je pense à Buchenwald, je pense aussi au travail extraordinaire du Mémorial : il instruit sur l’histoire de ce lieu et en préserve la mémoire. Nous ne devons jamais oublier ce qu’il s’est passé ici. Une responsabilité qui incombera également aux générations futures.
Dr. Josef Schuster
président du Zentralrat der Juden in Deutschland (Conseil central des Juifs en Allemagne)
Buchenwald, aujourd’hui comme hier à portée de voix du symbole culturel allemand qu’est Weimar, est un signe mémoriel incontournable. Il prouve que le mal ne surgit pas dans un coin quelconque de la planète, mais qu’il s’établit au milieu de notre normalité civilisée dès qu’on oppose de l’indifférence à la première rupture d’un tabou. S’il s’avère exact que l’indifférence est le maillon faible de notre morale, alors c’est à la forme temporelle de l’indifférence, l’amnésie, qu’il faut s’attaquer. Le combat pour la mémoire est un combat pour l’humanité.
Prof. Dr. Christoph Stölzl
président de la Hochschule für Musik Franz Liszt Weimar (Conservatoire supérieur de musique Franz Liszt Weimar)
Alors même que toutes les sociétés vivent une période d’insécurité profonde, il est vital de préserver nos expériences historiques ainsi que les valeurs et règles qui en découlent comme la base essentielle de notre communauté. À Weimar, c’est avant tout le complexe de Buchenwald qui entre à mes yeux dans ce cadre.
Hasko Weber
directeur général du Deutsches Nationaltheater Weimar (Théâtre national de Weimar)